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Comment authentifier une peinture du XVIIIe siècle ?
Une peinture du XVIIIe siècle peut être datée rendant aisée son authentification. Pour autant, la date peut être l’œuvre d’un faussaire.
La plupart du temps l’œuvre n’est ni datée ni signée, il faut alors s’attarder sur d’autres critères d’authentification.
L’importance des indications stylistiques
En France, les styles ont connu une lente évolution à travers les siècles, depuis la Renaissance, les œuvres étaient devenues classiques. Un renouveau du style est apparu au XVIIIe, poussé par un désir de changement. À la mort de Louis XIV en 1715 s’ouvre la période de la Régence. Les mœurs et les mentalités évoluent annonçant les prémices d’un art plus libre.
Le XVIIIe siècle en France fut riche de nombreuses influences et de nombreuses techniques. C’est à cette époque qu’une scission se fait entre les peintres de la ligne qui utilisent des couleurs plutôt neutres dans les ocres bruns, et les peintres de la couleur partisans de tonalités vives voire acidulées.
Antoine Watteau est l’un des peintres emblématiques de cette période, partisan d’un style plus léger, moins trivial ou mythologique qu’auparavant. On privilégie la couleur au dessin et à la ligne. Les sujets amoureux se développent créant ainsi un nouveau genre qui ne durera que peu de temps et prendra le nom de peinture de scènes galantes. Le plus bel exemple de ce nouveau genre reste Le pèlerinage à Cythère, peint par Antoine Watteau en 1717. D’autres artistes français comme François Boucher mettent en avant la figure féminine. Le portrait de Madame de Pompadour reflète sa beauté, sa féminité, tant convoitée en tant que maîtresse du roi Louis XV, mais aussi son attrait pour les sciences et les arts.
Les petits genres (scènes de genres, paysages, natures mortes) se développent en France et dans toute l’Europe. En Italie le védutisme se développe, basé sur la représentation en perspective des paysages urbains tels Venise. En Angleterre William Blake et d’autres artistes développent la peinture préromantique, peuplée de personnages romancés et de créatures fantastiques. Francisco de Goya développera le Romantisme noir en Espagne.
En France, le classicisme retrouvera ses lettres de noblesse avec des peintres célèbres comme Jacques-Louis David dans le dernier quart du XVIIIe. Les tableaux de petites dimensions et de petits genres laissent alors place aux scènes historiées et mythologiques, ainsi qu’aux grands portraits.
Au-delà du visuel
Le verso d’un tableau peut cacher bien des indices intéressants relatifs à sa date de création. Un tableau peut aisément être authentifié par des cachets, marques de fabricants, inscriptions diverses et autres estampilles. Il existe des marquages propres à chaque époque de création.
Pour confirmer les informations cachées au verso de l’œuvre, il existe plusieurs méthodes d’analyses scientifiques. Grâce à l’analyse des pigments utilisés pour réaliser la couleur de la peinture à l’huile par exemple, il est plus aisé de déterminer sa datation.
L’origine géographique de l’œuvre peut aussi être déterminée par les matériaux utilisés, en plus des éventuelles étiquettes, inscriptions ou estampilles. Au XVIIIe siècle, la plupart des œuvres sont réalisées à la peinture à l’huile sur toiles, mais c’est aussi le siècle du pastel.
L’apprêt blanc (couche de préparation) était utilisé jusqu’au XVIe siècle, remplacé peu à peu par un enduit coloré, posé en deux teintes au XVIIIe siècle. Mais, à la fin du XVIIIe siècle, la peinture a connu un retour en grâce de l’apprêt banc. Cet indice peut permettre par analyse scientifique de déterminer plus précisément la date de création de l’œuvre.
Cependant, il existe une limite lorsque deux artistes utilisent la même technique de peinture et les mêmes matériaux, il est alors difficile de déterminer l’original et la copie. Les faussaires ont toujours copié les techniques des grands maîtres afin de se rapprocher au mieux de l’original ce qui rend complexe la découverte de la vérité.
La provenance de l’œuvre
Il est des cas où l’authenticité d’une œuvre d’art est assurée par la présence d’un certificat d’authenticité délivrée par un expert. Ce cas reste rare, il faut alors chercher la vérité ailleurs.
C’est au XVIIIe siècle que se développent les écrits d’histoire de l’art et de référencement. En 1751 est créé le premier catalogue raisonné répertoriant toutes les gravures connues de Rembrandt. Cependant, il est vrai que seuls les artistes connus du XVIIIe siècle ont un catalogue raisonné référençant leurs œuvres.
Pour authentifier une peinture du XVIIIe siècle qui ne figurerait pas dans un catalogue raisonné, il faut alors se pencher sur l’histoire de l’œuvre. Savoir si elle est déjà passée en vente aux enchères, si elle a déjà été exposée, ou référencée dans un ouvrage. Si l’œuvre est déjà passée en vente aux enchères cataloguées la provenance de l’œuvre est sûrement référencée. Des indices comme un cachet de cire peut être apposé sur le verso du tableau pour marquer son appartenance à une collection. Il s’agit alors de remonter dans le temps à la recherche des acquéreurs successifs afin d’en déterminer la provenance géographique et chronologique.
Il peut également exister des écrits liés au commanditaire de l’œuvre et éventuellement à ses propriétaires successifs, notamment lors d’inventaires de successions.
La richesse des œuvres du XVIIIe siècle nécessite une analyse poussée pour déterminer leur authenticité. Notre équipe d’experts saura vous apporter les réponses quant à l’authenticité des peintures du XVIIIe siècle afin d’en déterminer au mieux la valeur.
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